Au printemps 2000 j’ai eu la possibilité de travailler dans les ateliers de la Villa Arson à Nice. Les bâtiments aux  fonctions différentes sont construits dans le style moderniste des années soixante, avec des formes pures, du béton complété par d’autres matériaux mis en valeur: bois, verre et métal. A tout cela, il faut ajouter la végétation méditerranéenne très forte, les arbres et le vert partout. L’ensemble doit fonctionner comme une ville miniature, comme une maquette de la cité idéale où rien n’est laissé au hasard et où il ne peut pas y avoir d’accident. Ainsi  influencée par cette environnement très spécial, j’ai décidé de travailler sur la relation entre “naturel” et “artificiel”, sur l’interaction entre ces deux entités semble-t-il antinomiques, sur la juxtaposition de ces deux notions en un même et unique lieu qui parvient malgré tout à rester homogène.

Plusieurs fois, dans des situations d’exposition différentes j’ai montré des nouvelles pièces sur ce sujet: une vidéo avec les jardiniers, qui sont en train de construire les jardins, les séries de photos avec les détails de cette nature artificielle, ou le rideau collé sur les surfaces de verre. Dans ces travaux je recherche la relation entre l’art et notre vie quotidienne, car les œuvres parlent de la nature et des jardins. Jardin à la française, c’est le genre de jardins, où on retrouve tous les détails construit à l’avance, ou il y a un espace entre les objets très artificielle et la nature. Nous créons ces jardins dans la ville, ou la nature parait réglée et très contrôlée. Nous ne sommes que rarement dans la vraie nature mais nous en faisons une version réduite pour nous-même (les jardins et parcs de la ville).